A la surprise générale, Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée a pris part à la présidentielle du 18 octobre.
L’opposant qui connaissait bien les obstacles s’est donné les moyens pour gagner l’élection et a reçu le soutien non négligeable de l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie ( ANAD).
Par contre plusieurs autres membres de l’opposition républicaine ont décidé de ne pas aller à l’élection. C’est le cas de l’UFR de Sidya Touré, du Bloc Libéral de Faya Millimono. Ces partis politiques membres du FNDC et donc opposés au troisième mandat n’ont pas aussi jugé utile de soutenir la candidature de celui qui était en même de battre Alpha Condé dans les urnes.
Cellou Dalein Diallo a fait campagne dans quelques villes et a réussi à mobiliser partout où il est passé. Il a arpenté les mauvaises routes pour solliciter les voix de ses compatriotes. La commission électorale de son parti s’est organisée pour avoir les résultats à temps. En se basant sur les données remontées à partir des bureaux de vote, Cellou Dalein Diallo revendique la victoire dès le lundi 19 octobre. Là encore, ses anciens collègues de l’opposition qui aspirent officiellement à l’alternance n’ont pas apporté leur soutien au candidat de l’NADAD, certains d’entre eux ont d’ailleurs désapprouvé la démarche de Cellou Dalein Diallo.
Des violences ont suivi cette déclaration de Cellou Dalein Diallo à Conakry et à l’intérieur du pays faisant un bilan de près de 30 morts, des blessés et des dégâts matériels importants.
Alors que la CENI a publié des résultats donnant le président sortant victorieux. Pour désamorcer la crise postélectorale, des anciens amis de Cellou Dalein Diallo proposent une transition d’un an pour organiser des élections libres et transparentes. C’est le cas de Dr Faya Millimono du BL, de Bah Oury de l’UDRG mais aussi du candidat malheureux Abé Sylla.
Malgré donc ses 53% de suffrages dont il dit avoir obtenu dans les urnes, Cellou Dalein Diallo ne reçoit donc pas officiellement aucun soutien de la part des partis avec lesquels il a évolué au sein de l’opposition républicaine. Et la transition proposée n’est pas de nature à faciliter la concrétisation du rêve de l’alternance de Dalein. Avec leur soutien, la pression aurait pris une autre dimension et ça allait faire bouger plusieurs lignes.
Plongée dans une crise politique depuis la volonté affichée du président Condé de briguer un troisième mandat, la Guinée fait face à une crise post-électorale depuis le soir du 18 octobre.
Fanta Kaba pour voxmeteore.info
