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Après le coup d’État, la Guinée commence à tourner la page Alpha Condé

Dans les rues, des gens manifestent leur joie avec des membres des forces armées guinéennes après l’arrestation du président Alpha Condé, lors d’un coup d’État à Conakry, le 5 septembre 2021. AFP – CELLOU BINANI

Deux jours après le coup d’État, les putschistes souhaitent donner des gages à la population avec des symboles forts. Mardi 7 septembre, le Comité national du rassemblement et du développement (CNRD) a commencé à démanteler les très contestés postes avancés qui avaient été mis en place au plus fort de la contestation contre le troisième mandat d’Alpha Condé. Un geste très politique de la part des militaires. Des négociations sont aussi en cours pour la libération de prisonniers politiques.

Avec notre envoyé spécial à Conakry, Sidy Yansané

C’est lundi soir que l’annonce a été faite par le CNRD à la télévision nationale. Les fameux postes avancés (PA), basés dans plusieurs quartiers de Conakry, sont en phase de démantèlement depuis tôt ce mardi. Une annonce qui intervient deux jours après le coup d’État des soldats des forces spéciales qui a renversé le président Alpha Condé.

Ces énormes tentes aux couleurs militaires vertes abritaient des éléments de la gendarmerie, de la police et de l’armée. Elles avaient été installées en 2018 pour faciliter des interventions rapides des forces de l’ordre et de sécurité. Ces PA étaient très visibles au niveau de la capitale. Il suffisait d’arpenter la ville pour les voir en bord de route, notamment dans la grande commune de Ratoma, et sur la route Le Prince, « l’axe» comme on l’appelle ici, sur lequel défilaient les opposants depuis 2011.

Conakry reprend vie

Cette route traverse notamment les quartiers de Bambéto et Cosa où de nombreux manifestants sont tombés dans des affrontements répétés avec les forces de l’ordre. C’est donc un symbole du régime d’Alpha Condé qui disparaît et cette mesure est bien accueillie par les habitants de Conakry, qui reprend peu à peu vie ce mardi.

Depuis ce mardi matin, les boulevards retrouvent les embouteillages interminables. Les commerces sont ouverts, les habitants sont dans la rue et renouent doucement avec leur quotidien, ce qui montre que la vie continue malgré tout dans le pays.

Le nouveau pouvoir, lui, commence à dessiner les contours des prochains jours. Les militaires disent vouloir ouvrir une concertation nationale dont le but serait de définir les modalités de la transition et un gouvernement d’union nationale. En revanche, ils ne donnent pas plus de détails ni sur les participants à cette concertation, ni sur le calendrier.

Libération de prisonniers politiques

De son côté, l’opposition attend maintenant la libération de ses militants arrêtés pendant les manifestations contre le troisième mandat d’Alpha Condé. Les putschistes se sont engagés, ce mardi, à « accélérer » les libérations réclamées depuis lundi par le FNDC.

Parmi ces prisonniers, on peut compter plusieurs opposants et membres du Front national pour la défense de la Constitution, notamment l’activiste Oumar Sylla, alias Foniké Mengué. Il y a aussi des présidents de partis d’opposition et de mouvements d’opposition au régime d’Alpha Condé.

Des discussions sont en cours entre les avocats du FNDC et le ministère de la Justice sur les modalités de ces libérations. Le FNDC est impatient. Il s’était d’ailleurs un peu avancé en annonçant une libération dès lundi et il avait même appelé les populations à se mobiliser dans la rue pour accueillir les détenus.

À la suite de cette annonce, des centaines de personnes ont convergé vers la Maison centrale, la grande prison située à Kaloum. Les esprits ont commencé à s’échauffer, à tel point que les policiers ont dû utiliser du gaz lacrymogène pour disperser la foule et ont ensuite barricadé l’accès à la Maison centrale pour des raisons de sécurité.

RFI

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