L’AGUIPEL voit d’un mauvais œil la décision de l’Etat guinéen de couper temporairement le service internet la veille et le jour du double scrutin de dimanche prochain. Interrogé par Guineematin.com, Amadou Tham Camara, le président de cette association de presse, dénonce une mesure qui va empêcher les médias en ligne de travailler.
« Nous avons accueilli cette nouvelle avec beaucoup de surprise, parce que l’internet est un moyen de travail pour nous. Donc, si nous prive de notre principal outil de travail, ça veut dire qu’on nous empêche de travailler tout simplement. Qui plus est, il y a des événements politiques majeurs qui doivent se passer en Guinée (les élections législatives et le référendum constitution, contestés par l’opposition).
Nos lecteurs s’attendent à ce que nous leur fournissions des informations fraîches. Malheureusement, nous ne pouvons vraisemblablement pas rendre ce service-là, parce que l’Etat a décidé de façon unilatérale d’interrompre la fourniture du service internet. Donc, c’est un grand préjudice qu’on nous causer », a déclaré le président de l’Association Guinéenne de la Presse En Ligne.
Selon un communiqué de la GUILAB (Guinéenne de la Large Bande), l’interruption des appels à l’international et de la connexion internet s’étend du 21 mars 2020 à 1h 00 GMT au 22 mars 2020 à 9h 00 GMT. Officiellement, elle est due à des travaux de mise à niveau des installations du réseau de câble sous-marin, ACE.
La GUILAB indique que ces travaux ont été programmés bien avant le choix du 22 mars pour la tenue du double scrutin législatif et référendaire. Mais, cet argument n’est pas convaincant aux yeux de Tham Camara. « On ne peut pas s’empêcher de dire quand même que la coïncidence est troublante. C’est comme si quelqu’un veut commettre un crime sans témoins », a laissé entendre le président de l’AGUIPEL.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com