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Manifs du FNDC contre le 3ème mandat : que de larmes à Cosa après la mort de 2 autres jeunes

Souvent endeuillés à l’occasion des manifestations sociopolitiques à Conakry, les citoyens de Cosa sont de nouveau en larmes. Hier, mercredi 29 janvier 2020, à l’occasion de l’acte III de la « résistance citoyenne du FNDC contre un troisième mandat », deux jeunes ont été tués par balles réelles. Et, comme c’est le cas ces derniers temps, ce sont les forces de l’ordre qui sont accusées d’avoir fait usage d’armes létales pour ôter la vie à ses jeunes dont le plus âgé n’a que 22 ans, a appris un reporter que Guineematin.com a dépêché dans les familles éplorées.

Situés non loin du rond-point, à côté d’une ruelle qui fait face au commissariat urbain, les domiciles des victimes de la sanglante répression de ce mercredi à Cosa ne désemplissent pas de monde. Des pleurs, des lamentations… interpellent les passants. Malgré la présence massivement des forces de l’ordre sur le trottoir (visiblement près à en découdre), les gens viennent présenter les condoléances aux familles éplorées.

Du commissariat urbain, quelques pas nous mènent au domicile de la première victime, Mamadou Issa Bah, âgé de 22 ans. Là, les parents, amis et collaborateurs du défunt ont le visage crispé et les yeux larmoyants.

« Ce sont des gendarmes qui sont venus chasser tout le monde. Et, pendant que les gens fuyaient, un gendarme est venu tirer une première balle qui est allée dans le mur. Le deuxième tir a trouvé que le jeune a fait face à l’agent, la balle l’a atteint au ventre. Après ça, ils (les gendarmes) se sont retournés. Nous, on a pris le corps et on l’a envoyé dans une clinique. C’est là-bas que le jeune a rendu l’âme. Ça s’est produit aux environs de 16 heures. Le jeune s’appelle Mamadou Issa Bah, c’est un Chauffeur, âgé de 22 ans. Hier, on a cherché à envoyer le corps à la morgue ; mais, les policiers ont catégoriquement refusé. Actuellement, le corps se trouve à la mosquée ici », a expliqué sous anonymat un habitant du quartier qui a vécu cette scène macabre.

Ibrahima Bah, oncle paternel de Mamadou Issa Bah

Pour monsieur Ibrahima Bah, oncle paternel de la victime, il ne fait l’ombre d’aucun doute que son neveu a été tué par balles réelles. « Il a été fusillé au niveau du ventre. On se prépare à l’enterrer, parce qu’on ne peut pas garder ça ici. On a déjà trouvé le linceul et tout ce qu’il faut pour préparer le corps », a indiqué Ibrahima Bah, d’une voix tremblotante de chagrin.

Non loin de chez Issa Bah, se trouve la famille de Mamadou Saïdou Bah, la deuxième victime de la répression sanglante de ce 29 janvier 2020 à Cosa. Là aussi, les pleurs des femmes vous interpellent de loin. Ce jeune élève de 19 ans était l’unique fils de sa maman. Et, il aurait été tué par une balle tirée par des agents de la police.

« Saïdou fait la terminale et il savait bien jouer au football. C’est hier, mercredi, qu’il a été fusillé. Il était allé jouer au football. Ça a coïncidé à une séance de course-poursuite entre les policiers et des jeunes de la police. Comme tous les jeunes fuyaient, Saïdou aussi a couru pour se sauver. Mais, à mi-chemin, il s’est arrêté pour promener le regarde. C’est là-bas qu’un policier l’a vu et lui a tiré dessus. Il est tombé à terre ; et, ses amis l’ont pris pour l’évacuer dans une clinique à Bomboly. Quand ils nous ont appelés, nous nous sommes immédiatement rendus sur place. Saïdou saignait abondamment. La balle qui l’a touché au ventre avait traversé pour finalement venir se loger dans son bras. A Bomboly, ils ont extrait la balle ; mais, ils nous ont dit d’aller à Donka. Et, arrivée à Donka, on nous a demandé de chercher quatre poches de sang. On s’est battu pour avoir ses poches de sang ; mais, le jeune perdait beaucoup plus de sang. Finalement, il a succombé à ses blessures aux environs de 22 heures. Le corps se trouve encore à la morgue. On avait voulu le récupérer ; mais, les médecins de Donka nous ont dit qu’il faut qu’on aille à Ignace Deen », a expliqué Boubacar Baldé, oncle maternelle de Saïdou Bah.

Boubacar Baldé, oncle maternel du regretté Saïdou Bah

Très affligé par la perte tragique de son neveu, monsieur Boubacar Baldé implore justice pour toutes les personnes lâchement tuées dans les manifestations sociopolitiques en Guinée. « On demande aux autorités de tout faire pour que la justice fasse son travail, pour qu’on sache enfin qui sont ceux qui sont en train de tuer les gens ici. Aujourd’hui, on dénombre plus de cent morts, tous des jeunes. On demande vraiment aux autorités de prêter attention à cette préoccupante situation pour démasquer ceux qui commettent ces tueries. Parce que les gens n’ont nulle part où aller. C’est ici chez eux, ils appartiennent à ce pays. Mais, actuellement, tout le monde a peur », a tenu à ajouter monsieur Baldé.

A noter qu’en plus de ces deux cas de morts d’hommes à Cosa, il est aussi reproché aux forces de l’ordre d’être entrées ce mercredi dans les familles pour commettre des exactions, voler des téléphones et piller certaines boutiques.

Guineematin

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