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La tyrannie d’un époux : « Mon mari m’a….»

Une jeune mère est sur le point de perdre son mariage pour avoir demandé l’autorisation de se planifier, afin d’éviter “des grossesses trop rapprochées”.

La jeune femme est renvoyée du foyer conjugal. Elle est actuellement chez ses parents. Le divorce ne serait plus qu’une question de jours.

Mère de trois enfants, notre interlocutrice a préféré raconter son histoire sous l’anonymat.

« Ça fait 9 ans que je suis mariée avec cet homme. Il n’avait rien. Mais puis que je l’aimais, je l’ai préféré à tous ceux qui me voulaient en mariage. Quelques semaines après mon mariage, je l’ai rejoint à Dakar. Bien que des fois je restais sans manger par manque de dépense, je l’ai jamais grondé. Je l’ai supporté et c’est dans cette vie de clavaire que j’ai eu ma première fille. Chaque année qui passait, ça devenait plus dure pour nous. Au Sénégal, la plupart des jeunes Guinéens qui y vont sans métier, ni bagage intellectuel, finissent en pousseurs de charette. C’est ce que faisait mon mari quand je l’ai fraîchement rejoint là-bas. Deux ans après, j’ai dû retourner au village. Lui et moi sommes du même village. Nous avons aussi un lien familial. Sa mère et mon père sont demi frère et demie sœur. C’est-à-dire de même père mais de mères différentes. Un an après mon retour au village, il y est revenu aussi. Signe que ça allait de pire en pire économiquement pour lui à Dakar. Nous avons passé cinq ans au village. Dans ces cinq longues années d’ensemble au village, j’ai eu deux autres enfants avec lui, dont un garçon et une fille. On était obligé de faire des champs à chaque saison pluvieuse pour avoir de quoi manger pendant la saison sèche. Au début de la sixième année de notre retour au village, il est reparti au Sénégal. Il y est resté des mois sans m’appeler, ni m’envoyer le moindre centime en guise de dépense. J’étais encore nourrice et j’avais du mal non seulement à m’occuper de mon champ mais aussi de mes autres types de plantations. En plus, ma belle mère se fichait de moi. On dirait même pas qu’elle est la demie sœur de mon père. Elle me voyait et d’ailleurs c’est toujours le cas, comme une ennemie. Elle appelait presque sans cesse mon mari pour m’opposer à lui en disant que je lui manquais de respect, et que je l’insultais. Quand mon mari a rétabli le contact avec moi grâce aux conseils qu’il recevait des uns et des autres, il m’a permise de le rejoindre de nouveau à Dakar. Une fois là-bas, j’ai constaté que ça allait toujours mal pour lui », regrette-t-elle.

Voyant que son mari était toujours dans une situation économique difficile, la jeune mère pensait que l’une des solutions serait qu’elle se planifie. Pour elle, plus d’enfants sur les trois qu’elle a déjà, n’aurait fait qu’empirer le calvaire du couple. Des propos qui risquent de lui coûter son mariage.

« Le fait d’avoir demandé la permission à mon mari de me planifier, ne signifie en aucun cas ne plus avoir des rapports sexuels avec lui. Tout ce que je voulais, c’était qu’on mette une pause à l’enfantement en attendant que notre situation économique s’améliore un tout petit peu. Une femme enceinte, il lui faut un suivi médical jusqu’à l’accouchement. Cela est payant. Quand on n’a pas de quoi manger, va-t-on avoir de quoi payer un suivi médical pour sa grossesse ? J’ai dit à mon mari qu’il pouvait faire le rapport avec moi à chaque fois qu’il le voudrait, mais que je voulais juste que ce ne soit pas pour tomber enceinte. Il s’est fâché et a considéré que je ne voulais plus avoir d’enfants pour lui. Dès le lendemain du soir où je lui ai demandé de permettre que je me planifie, il a appelé mon père et sa mère au village pour les en informer. Deux jours après, il m’a dit de retourner au village. Je l’ai supplié de me pardonner pour la faveur que je lui ai demandée. J’avais décidé de ne plus me planifier et de retomber enceinte vu que c’était ce qu’il voulait. Mais il est resté ferme. Il a dit qu’il fallait que je rentre coûte que coûte au village. Finalement j’y suis revenu. Depuis, il ne m’appelle plus. Je suis ici avec mes enfants et nous souffrons énormément. Si ce n’est chez ma mère, je n’ai nulle part où avoir à manger moi et mes enfants. Ma mère est aussi pauvre. Cela fait qu’on a du mal à avoir à manger régulièrement par jour. Parfois du matin au soir, on ne mange qu’une seule fois. C’est le soir. Toute la journée, on reste avec le ventre vide. On est obligé de cueillir des manges pour calmer notre faim. Pour avoir demandé à mon époux de me donner l’autorisation de me planifier, il décide de divorcer de moi », conclut-elle.

A en croire notre interlocutrice, son mari a opté pour le divorce. Elle ajoute que la nouvelle se murmure déjà dans tout le village. En attendant la suite, elle est actuellement partagée entre tristesse et angoisse.

Oury Maci Bah pour Voxmeteore.info
Tél: 628533966

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