Ouvert mercredi denier, le procès des leaders du FNDC s’est poursuivi ce vendredi 18 octobre au TPI de Dixinn, à Conakry, quadrillé depuis tôt le matin, par un important dispositif des forces mixtes (policiers et gendarmes).
Les activistes de la société civile, membres de l’équipe dirigeante du FNDC ont comparu pour la deuxième audience. Abdourahmane Sanoh, Alpha Soumah (Bill de Sam), Mamadou Bobo Bah, Ibrahima Diallo, Baïlo Barry, Sékou Koundouno et Abdoulaye Oumou Sow ont étés arrêtés samedi 12 octobre.
Réquisition de la peine maximale :
L’audience a démarré par le réquisitoire du Procureur. Sidy Souleymane N’Diaye a requis une peine d’emprisonnement ferme de 5 ans assortie d’une amende de 2 millions contre chacun des sept prévenus. La déclaration du FNDC, le 10 octobre, appelant à des manifestations générales à partir du 14 octobre en Guinée, est vu par le ministère public comme « un potentiel dangereux à l’ordre public ». Une déclaration dont le parquet range à la catégorie des « manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles graves à l’ordre public ». Des faits punis par l’article 561du code pénal « d’un emprisonnement de 3 à 5 ans et d’une amende de 500 mille à 2 millions de francs guinéens », renchérit le procureur.
Le procureur a par ailleurs, demandé au tribunal de renvoyer Mamadou Sanoh (frère d’ Abdourahmane Sanoh) à des fins de poursuites pour « délit constitué ». Le concerné était arrêté alors qu’il cherchait le lieu de détention de son frère Abdourahmane Sanoh.
Le procès de la honte :
La défense a plaidé pour la relaxe pure et simple des prévenus, pour, « délit non constitué », en application de l’article 544 du code de procédure pénal. Me Pépé Antoine Lamah, du collectif des avocats de la défense dénonce un « procès de la honte », visant à condamner des innocents pour leur divergence d’opinion. « Le ministère public, en complicité avec les agents de forces de l’ordre qui sont à ses bottes, ont kidnappé nos clients en violation de leur liberté », a-t-il lâché.
Le procès a été renvoyé au 22 octobre pour la délibération.