Les démissions se suivent et se ressemblent au sein du parti Union des Forces Républicaines (UFR) de Sidya Touré. Si au départ de Baïdy Aribot qui sera suivi de celui de Deen Touré et récemment de Badra Koné, des observateurs avaient juste vu un acte normal, il y a quand même à s’inquiéter suite au départ de dix autres jeunes. Ces membres du Conseil National des Jeunes du Parti UFR ont démissionné ce 19 janvier. Selon eux, le parti de Sidya Touré ne répond plus à leurs aspirations.
C’est un secret de polichinelle de dire qu’il y a sans doute la main de Badra Koné, ancien Secrétaire Général de ces jeunes, derrière ces départs. Puisqu’une semaine après avoir jeté l’éponge, M.Koné a immédiatement lancé l’idée de la mise en place d’un mouvement politique. Politiquement, on peut dire qu’il a eu la main lourde.
Pourtant, Badra n’était qu’un arriviste, disons un ouvrier de dernière heure qui n’a rejoint l’UFR qu’au lendemain des élections communales du 04 février 2018. Il y a donc forcément un problème au niveau de l’UFR. Sidya Touré devrait sortir de son mutisme pour rassurer les autres qui, nous le savons, sont convoités par le parti au pouvoir qui n’a pas encore fini de gober le départ de l’ancien Haut Représentant du Président Alpha Condé.
Justement, les problèmes ont commencé avec l’acceptation de ce poste sans prérogatives au lendemain de la présidentielle de 2015.Beaucoup de militants du parti UFR n’avaient pas à l’époque apprécié « cette folie » de celui qui se considérait comme faiseur de roi à la présidentielle de 2015. Au sein même du Bureau Politique du parti, des caciques n’avaient pas hésité à souligner n’avoir pas été consultés. Le deal avait été bien négocié dans les coulisses du Palais Sekouthoureyah par Baïdy Aribot.
La politique étant une affaire d’intérêts, Baïdy a fini par obtenir un poste à la Banque Centrale de la République de Guinée. Il ne pouvait plus mouiller le maillot politiquement afin d’aider le parti UFR à rafler des voix dans la commune du Kaloum. Conséquence : c’est la candidate indépendante Hadja Aminata Touré, qui remportera la tête de l’exécutif communal. Depuis, le torchon brûle entre Sidya et Baïdy. « Les aspirations des militants ont été reléguées au second plan pour laisser la place aux conflits internes entre les dirigeants. Chacun a voulu défendre son intérêt au lieu d’essayer de relancer les activités du parti. Voilà l’origine des problèmes actuels », constate un observateur.
Mais cet arbre des démissions (conditionnées) cachent bien la forêt des intrigues en cours pour saper le moral des troupes des opposants au régime en place.Dans un contexte où le parti UFR et beaucoup d’autres n’ont pas été aux élections législatives (ce qui aurait permis d’aider certains cadres à avoir de quoi se nourrir), les démissions risquent de continuer. L’élection présidentielle de 2020 pointe à l’horizon. Alpha Condé recrute des associations et autres mouvements qui seront conditionnées pour réclamer sa candidature avant le mois d’Octobre.
L’objectif du Président Guinéen , c’est de n’avoir pas d’opposants encore moins d’opposition. Alpha veut enterrer tous ceux-là qui l’empêchent de tourner en rond et surtout qui veulent freiner son élan réaliser son rêve de pouvoir à vie. Tous les coups sont permis. Il n’est pas exclu que demain la même vague de démission touche les partis UFDG, BL, PEDN, etc….En attendant, personne ne devrait se moquer du leader du parti UFR. La question qui se pose est : et si le glas avait sonné pour l’opposition politique guinéenne. Le réveil risque d’être brutal pour beaucoup.
Avec Guineedirect