Les habitudes ont la peau dure en Guinée. À beau les chasser, elles reviennent au galop. Tenez ! Des sources proches de l’ANSS et du personnel de riposte contre le Covid en Guinée révèlent :
Citation : 《 Dans le cadre du programme de riposte contre la pandémie du Coronavirus en Guinée, outre les médecins de l’ONG Médicale ALIMA, l’ANSS a recruté, elle-même, des médecins qu’on désigne par « Médecins mandatés », que l’ANSS emploie directement, sous le sceau d’un contrat temporaire.
C’est justement le non paiement des primes allouées à ces « Médecins mandatés » qui a provoqué un rififi d’il y a quelques jours. Jusqu’à la date de ce samedi 23 mai 2020, les « Médecins mandatés » n’ont perçu d’émoluments que pour le seul mois de mars 2020, alors qu’ils s’acheminent actuellement vers la fin de leur troisième mois de contrat.
Ce n’est point ce retard de paiement qui pose problème. Le pot-aux-roses se situe justement au niveau des formulaires de contrats soumis aux « Médecins mandatés », pour être remplis, signés et renvoyés à l’ANSS.
Confortez votre position, pour ne pas tomber de stupéfaction. Pour le remplissage du formulaire – dont je vous propose ici une copie vierge en annexe – les employés devaient renseigner seulement les parties marquées en pointillés. C’est justement à ce niveau précis que le bas blesse.
L’ANSS a instruit les « Médecins mandatés » qu’avant de revêtir le contrat de la mention « Lu et Approuvé « , suivie de la signature du contractant, de remplir toutes les parties méritant d’être remplies, à l’exception de celle également marquée par des pointillés à l’article6, relative au montant du contrat.
Donc tous les « Médecins mandatés » ont scrupuleusement respecté cette consigne en signant les contrats dont les montants seront mentionnés plus tard par l’ANSS qui reçoit alors des milliers de chèques à blanc.
Par exemple, si chaque médecin a reçu un million, l’ANSS pourrait tranquillement et aisément marquer un milliard de francs guinéens, puisque l’employé a déjà apposé sa signature sur le document justificatif avant de percevoir son salaire dont ignore curieusement le montant. La pièce à conviction est renvoyée à l’ANSS, libre à celle-ci de porter le montant de sa convenance, pour justifier la dépense auprès des bailleurs de fonds
Toujours est-il que pour une gestion juste, saine, transparente et rigoureuse, ce type de formulaire de contrats n’est plus usité au 21ème siècle. Cela renvoie désormais à l’idée qu’on devrait se faire du scandale opéré par Sakoba à l’occasion de l’épidémie d’Ebola qu’a connue la Guinée.
Tous les termes du contrat, notamment les montants, doivent absolument être clairement et lisiblement mentionnés avant de procéder aux signatures. Les économistes me prêteront sûrement l’expression appropriée pour désigner le mécanisme indélicat de l’ANSS》.
En attendant, comme l’affaire est désormais mise sur la place publique, les « Médecins mandatés » se doivent désormais de réclamer l’annulation pure et simple des premiers contrats qu’ils ont signés sous forme de chèques à blanc et d’exiger à ce que les montants de leurs différentes primes soient formellement mentionnés sur les nouveaux contrats.
Quel grotesque banditisme à col blanc!
NB: Pour asseoir votre conviction, veuillez parcourir le formulaire vierge, envoyé aux médecins mandatés. Nous disposons des copies de formulaire remplies et signées, dont nous réservons-nous le droit de publier par mesures de protection de nos sources.
Mandian SIDIBE
Journaliste exilé à Paris