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Embouteillages à Conakry : Chauffeurs de taxi et Policiers se rejettent la faute

Il est 7h du matin dans la capitale guinéenne. Hommes, femmes, écoliers se bousculent aux heures de pointe pour être à destination et à l’heure. Les plus pressés optent les engins à deux roues pour ne pas arriver en retard à leur service.

Au rond-point de la Bellevue dans la commune de Ratoma, un embouteillage de plusieurs km règne en maitre. Chauffeurs d’engins roulants et policiers se rejettent l’anathème face à cette situation.

Si les chauffeurs accusent les agents de la sécurité routière d’être à la base de ces embouteillages à cause de leur arnaque, ceux-ci par contre déplorent l’indiscipline des usagers sur la route.

Assi dans sa voiture, d’un air colérique et stressé, Amadou Bah est chauffeur de taxi sur le tronçon Bambeto-Madina. Il a fait presqu’une heure au rond-point de la BelleVue et rien ne bouge « certains chauffeurs ne garent pas très bien leur voiture et quand tu parles ils t’insultent, ils oublient qu’ils font souffrir les autres. A cela s’ajoute l’arnaque des policiers, ils peuvent te guetter, dire que tu es en infraction même si tu as tes papiers, juste pour nous soutirer de l’argent et notre syndicat ne joue pas pleinement son rôle » dénonce-t-il.

Les agents de la sécurité routière de Dixinn postés au niveau de l’échangeur, ne partagent pas cet avis. Pour M. X Brigadier-chef de police à la sécurité routière de Dixinn, l’indiscipline est la cause de ces bouchons. Concernant l’arnaque, il rejette du revers de la main cette accusation des chauffeurs « il n’y a pas la discipline dans la circulation et tout le monde est pressé. Nous sommes de la prévention routière, on est là pour la fluidité, donner la route aux usagers et réprimer les infractions. Si nous faisons notre devoir et qu’il y a des anomalies, il y a des gens qui ne respectent pas ce que la loi demande, que pouvons-nous faire ? Il faut les interpeller et à ce niveau il y a deux aspects : couper le reçu ou envoyer leur engin à la routière les garer. Sur dix engins, trois seulement ont leurs dossiers en norme et un engin qui n’a aucune identité est un engin volé» notifie-t-il.

Du côté de la société civile, les responsabilités sont partagées comme le confirme Aboubacar Camara chargé d’étude et de ressource de l’observatoire citoyen pour la gouvernance et de la recevabilité structure affiliée au Conseil National des Organisations de la Société Civile CNOSC « des dispositions ne sont pas prises, le comportement des citoyens, on est tous pressé et on ne respecte pas le code de la route. Il y a un déficit au niveau de la citoyenneté. Il faudrait que l’Etat joue son rôle car les conditions dans lesquelles on est en train d’accorder les permis aux gens ne respectent pas les règles de la rigueur. A KADAK, il suffit de payer de l’argent et automatiquement vous avez votre permis, il n’y a aucune évaluation tant technique et morale » dénonce-t-il.
Concernant l’arnaque policière, cet acteur de la société civile pointe un doigt accusateur à l’Etat qui n’améliore pas les conditions de vie des agents de la sécurité routière « la corruption des policiers ce sont des personnes qui sont en train d’abattre un travail que tout le monde voit et dans quelles conditions. Parfois ils ont du mal à avoir une tenue digne de ce nom, il faut que l’Etat accepte de revoir les conditions de vie de ces policiers, les mettre au-dessus de ces actes de corruption qu’ils sont en train de se livrer pour justement donner une vie décente à leur famille. Comme les chauffeurs savent qu’ils sont exposés à cette arnaque policière, ils ne respectent pas cette règlementation du code de la route » alerte-t-il.

A Conakry, ces problématiques citées ci-haut ne sont pas les seules causes des embouteillages. Selon des témoignages de part et d’autres, les chantiers au niveau des voiries publiques, le transport urbain, la centralisation des ministères dans la commune de Kaloum et l’exode rural seraient aussi des motifs valables à ces embouteillages.
Toutefois, selon l’adage ‘’ le malheur des uns fait le bonheur des autres’’, cette situation permet notamment aux vendeurs ambulants d’écouler leurs articles mais aussi un moyen pour les pickpockets de faire leur sale besogne sur les pauvres citoyens en quête du quotidien.

Kalenews

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