CONAKRY-Le colonel Mamadi Doumbouya aura beau dire, redire et marteler que ni lui, ni les membres du CNRD (…) ne sera candidat à la prochaine Présidentielle qui scellera la fin de la transition, certaines « langues fourchues » lui prêtent des intentions contraires.
Alors que la transition poursuit son petit bonhomme de chemin avec quelques anicroches et atermoiements, les spéculations deviennent de plus en plus persistantes sur une éventuelle candidature de l’homme du « 05 septembre 2021 » aux prochaines joutes électorales. Certaines indiscrétions vont plus loin. Selon celles-ci, une campagne de ratissage serait en train d’être menée dans les coulisses en basse Guinée par un notable respecté pour faire adhérer le projet.
C’est dans ce contexte qu’une folle rumeur liée à un probable rachat de l’ancien parti au Pouvoir le PUP (parti de l’unité et du progrès) par le colonel Doumbouya s’est répandue comme une trainée de poudre il y a quelques jours dans la cité. Poussant Fodé Bangoura, l’actuel chef « contesté » du parti fondé par feu Général Lansana Conté, à démentir ce projet. Malgré tout, les spéculations continuent et deviennent de plus en plus persistantes.
Ce lundi 14 août 2023, Sékou Koundouno, figure majeure de la lutte contre le troisième mandat d’Alpha Condé, aujourd’hui contraint à l’exil, a rallumé la flamme de la controverse. Cet activiste très introduit dans les « renseignements » prévient que la manifestation organisée ce dimanche 13 août 2023 à Kankan marque le début des activités préparatoires de la future candidature du colonel Mamadi Doumbouya aux prochaines élections présidentielles. Il évoque plusieurs plans. Selon lui, l’un des scenarios serait d’utiliser une faille se trouvant dans la Charte de la Transition, notamment l’article 46.
« Il suffit d’être lucide pour comprendre le scenario, partant de la dissolution de la CENI en confiant l’organisation exclusive de toutes les élections au MATD, à la volonté de nomination des chefs de quartiers et de CRD par les gouverneurs de régions administratives, à l’obsession de fixer le délai d’exécution de tous les projets entre 18 ou 24 mois, aux poursuites judiciaires et fantaisistes contre les acteurs politiques et sociaux opposés à la conduite solitaire de la transition, à la creation et aux financements des mouvements et associations de soutien… En vérité, il n’y a aucun doute à date quant à la volonté du colonel de Mamadi Doumbouya de se présenter aux prochaines élections présidentielles », soutient Sékou Koundouno.
Dans la cité chacun y va de son commentaire. Faut-il donner du crédit à ces spéculations à quinze mois de la fin « officielle » du calendrier des 24 mois de la transition ? Difficile de trancher pour le moment. Mais en Guinée, on a souvent l’habitude de susurrer qu’il n’y a pas de « fumée sans feu ».
Interrogé sur ce sujet, Bah Oury, une figure politique très avertie du pays souligne qu’il ne faut pas y croire. Il estime que la donne a changé et le peuple est majeur. Rappelant que les dirigeants actuels ont tous juré sur le Coran ou la Bible, le leader de l’UDRG pense qu’il ne faut pas faire des jugements à priori.
« Nous Guinéens, on est tellement habitué à la tricherie, à la mauvaise gouvernance, au reniement, qu’on peut même douter de son propre ombre. Ce qu’il faut savoir, les choses ont changé. Le peuple guinéen est majeur. Les textes sont clairs. Les engagements sont solennels, des gens ont juré sur le Coran et la Bible, toutes les autorités ont juré loyauté et fidélité aux engagements nationaux et internationaux.
Je ne vois pas pourquoi à chaque fois on veut nous faire revenir en arrière avec des possibilités qui ne sont pas exprimé ouvertement par les uns. Ayons confiance aux textes et aux engagements qui ont été formulés ; et travaillons sur cette base. Ne faisons pas des jugements à priori pour jeter l’opprobre sur des personnes qui se sont comportées dans une large mesure de manière claire vis-à-vis de leur pays et des intérêts internationaux », lance Bah Oury.
A suivre…
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