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Insécurité alimentaire : La faim tue plus que le Covid-19

Pas moins de 11 personnes meurent probablement de faim et de malnutrition chaque minute dans le monde, selon le rapport d’Oxfam intitulé «Le virus de la faim se propage». «C’est plus que le taux de mortalité mondial actuel du Covid-19, qui est d’environ sept personnes par minute», alerte l’Ong. Elle révèle que la région du Sahel en Afrique de l’Ouest, notamment Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria et Sénégal, connaît «une stupéfiante augmentation de 67% de l’insécurité alimentaire». «Ce qui en fait l’une des crises alimentaires qui s’intensifient le plus rapidement dans le monde», commente-t-on dans un communiqué.

D’après la même source, au Sahel et en République centrafricaine, 17,4 millions de personnes vivent aujourd’hui dans des situations de crise d’insécurité alimentaire ou pire, soit 6,6 millions de plus que l’année dernière.

Si les conflits sont un facteur-clé de cette faim, des pays comme le Burkina Faso, le Nord du Nigeria et la République centrafricaine (Rca), sont les plus durement touchés. «Les niveaux d’insécurité alimentaire au Burkina Faso ont augmenté de plus de 200% entre 2019 et 2020 et atteindront probablement 317% à la fin de la période de soudure actuelle», s’alarme Oxfam. L’Ong informe que la violence dans le centre du Sahel et le bassin du lac Tchad a forcé 5,3 millions de personnes à fuir leurs maisons et à tout perdre.

«Les populations de la région ont été frappées par trois C mortels : Conflit, Covid-19 et Climat, qui ensemble, ont entraîné une augmentation catastrophique de la pauvreté et de la faim. Des familles déplacées sont accueillies par des communautés qui ont déjà du mal à se nourrir. Les services sociaux et l’aide humanitaire sont perturbés en raison de l’insécurité», déplore Assalama Dawalak Sidi, Directrice régionale d’Oxfam en Afrique de l’Ouest.

En effet, en Rca, près de 340 mille personnes ont été contraintes de fuir leur domicile à la suite des violences de décembre dernier, dont de nombreux agriculteurs qui ont dû abandonner leurs terres ou manquer la saison de plantation.

Malgré cela, les gouvernements continuent d’augmenter leurs dépenses militaires. «Les dépenses militaires combinées des pays du Sahel : Nigeria, Mali, Burkina Faso, Tchad, Niger ont augmenté de 930 millions de dollars l’année dernière. Ce qui est suffisant pour couvrir entièrement les appels humanitaires combinés de l’Onu pour 2020 au Burkina Faso et au Mali», informe Oxfam.

«L’approche du tout-sécuritaire ne fait qu’alimenter la violence et affamer les civils. Les déplacements massifs de populations privent des millions de personnes de l’accès à la nourriture et à l’eau alors qu’elles doivent également lutter contre la pandémie, les chocs économiques et les catastrophes climatiques», a déclaré Assalama Dawalak Sidi.

S’y ajoutent le chômage de masse et la production alimentaire gravement perturbée qui ont entraîné une hausse de 10% des prix des denrées alimentaires en Afrique de l’Ouest, la plus forte depuis cinq ans.

En outre, les phénomènes météorologiques extrêmes imprévisibles sont devenus plus fréquents et plus graves.

Gouvernements interpellés

D’après le document, la faim s’est également intensifiée dans des épicentres émergents, tels que la Sierra-Leone et le Liberia, où respectivement 22% et 20% de la population sont confrontés à la faim, des proportions jamais vues auparavant. «L’impact économique de la pandémie a fait augmenter les prix des denrées alimentaires tout en réduisant les revenus des ménages et leur capacité d’accès à la nourriture», signale Oxfam.

D’après l’Ong, les conflits et la faim touchent plus les femmes et les filles, les hommes étant souvent tués en premier, laissant les femmes lutter seules pour la survie de leurs enfants.

D’après la Directrice régionale d’Oxfam en Afrique de l’Ouest, le temps presse. «Nous sommes maintenant entrés dans la période de soudure et une crise alimentaire majeure se profile pour la deuxième année consécutive, le nombre de personnes souffrant de la faim risquant de dépasser les 27 millions en Afrique de l’Ouest d’ici le mois d’août. Il s’agit d’une crise majeure qui nécessite un soutien urgent pour sauver des vies et restaurer l’espoir et la paix», déclare-t-elle.

Oxfam invite les gouvernements à répondre de toute urgence aux besoins fondamentaux de la population et garantir un accès sûr aux organismes d’aide. Aux gouvernements donateurs, l’Ong exhorte à financer immédiatement et intégralement l’appel humanitaire des Nations unies afin de contribuer à sauver des vies dès maintenant.

lequotidien.sn

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