Most Viewed

Categories



Header Ad

Procès du massacre du 28 septembre : l’erreur « irréparable » du tribunal

En dépit de son souhait de témoigner à huis clos, Mme Habibatou Camara, une des victimes de viol au Stade du 28 septembre 2009 a comparu publiquement devant le Tribunal criminel de Dixinn.

Sitôt la première phase de comparution des accusés terminée, lundi 13 février, la partie civile a demandé un renvoi de l’audience en attendant la prise des dispositions pour la comparution de certaines victimes souhaitant témoigner à huis clos. «Monsieur le président, nous sollicitons qu’il vous plaise de renvoyer cette audience à une date qui vous conviendra peut-être, la semaine prochaine pour qu’on puisse effectivement faire venir les victimes à cette barre. Comme on n’avait pas un calendrier établi à l’avance, on n’a pas pu anticiper pour aujourd’hui qu’on aura terminé avec Paul Mansa. Nous demandons très respectueusement de bien vouloir renvoyer cette affaire à lundi prochain pour qu’on puisse débuter la phase d’audition de la partie civile. (…). La comparution des parties civiles requiert des préalables au nombre desquels il y a des questions de sécurité et de logistique. Nous savons tous que dans cette affaire, il y a des victimes de violence sexuelle, leur comparution obéit à des principes stricts. Il y a des engagements qui avaient été pris pour garder et protéger leur anonymat. Est-ce que ces dispositions pratiques et logistiques ont été mises en œuvre ? Je ne pense pas. Nous avons des victimes de violence sexuelle qui requiert l’anonymat et cela ne peut pas se faire dans cette salle», a expliqué Me Amadou DS Bah.

La défense et le parquet se sont opposés à la demande de renvoi sollicitée par la partie civile. Le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara a tranché en ordonnant la poursuite des débats, mardi.

Ce mercredi 15 février 2023, c’est une victime de violence sexuelle en l’occurrence Mme Habibatou Camara qui est attendue à la barre. Elle avait sollicité, par l’entremise de ses avocats, de témoigner à huis clos.

« Il faudrait que la décision soit rendue en audience publique et avant qu’elle ne soit rendue, il faudrait, au moins, que la partie civile puisse comparaître devant le tribunal. Même si on ne débat pas au fond sur ce qui lui est arrivé, il faudrait que la victime comparaisse à l’audience. Après cela, si la victime demande le huis clos, le tribunal sera dans l’obligation d’ordonner le huis clos… C’est pourquoi, on va demander à Madame Habibatou Camara de se présenter à la barre », a déclaré le juge.

S’étant rendu compte de la bourde du tribunal, le ministère public interpelle : « Monsieur le président, je voulais juste vous demander d’ordonner à la presse, pour l’heure, de ne pas braquer les caméras et autres sur la personne qui comparaît ».

Trop tard. L’audience passait en direct sur plusieurs chaînes de télévision et était relayée sur les réseaux sociaux. Face à la situation, le juge joue « le médecin après la mort ». Il ordonne aux médias d’arrêter de filmer.

Par la suite, les journalistes et le public sont priés de vider la salle. Mais, la balle était déjà partie. Les images tournent en boucle sur les plateformes des réseaux sociaux.

Le tribunal a donc violé les engagements pris notamment celui de « garder et protéger l’anonymat » des victimes de violence sexuelle qui le requièrent.

Guinee360

Header Ad


Forgot Password