Alors que l’Afrique cherche environ 100 milliards de dollars pour faire face au financement des plans de riposte contre le covid-19, voilà des chiffres, qui figuraient le fameux rapport Tabo Mbeki , aujourd’hui imposés par l’actualité des annulations de dette, des initiatives G20 et des emprunts périlleux dans un marché international à taux négatif mais toujours aussi conservateur envers le “risque Afrique”.
En Afrique, indique Christian Savestre, auteur de “La grande enquête sur l’évasion fiscale”, ce sont 224 milliards de dollars d’évasion fiscale qui quittent le continent chaque année soit 9,4% de son PIB (2384,8 milliards de dollars en 2017) ou encore 175 dollars volé à chaque africain, entre le Cap et le Caire. Ce montant colossal représente 7.100 dollars par seconde, selon l’expert.
En comparaison, l’évasion fiscale représente 6,5% du PIB de l’Union Européenne et 4,4% de celui de la France. En Afrique, environ 60% des marges des multinationales sont rapatriées par voie légale (dividendes) et illégales dans les pays d’origine des multinationales et/ou dans des paradis fiscaux faute d’une capacité suffisante de la part des administrations fiscales.
Rappelons que l’Union Européenne compte 512, 4 millions d’habitants pour un PIB de 33 838 dollars par personne. La France et ses 67 millions d’habitants présentent un PIB de 38 484 dollars par habitant à comparer avec le continent africain (1,2 milliard d’habitants) et un PIB de 1 864 dollars par habitant. La fracture abyssale entre le continent africain et l’Europe s’expliquerait en grande partie par l’évasion fiscale.
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