Le Parlement guinéen a ratifié ce vendredi 05 juin 2020, un important accord de prêt d’un pactole de 230 millions d’euros, que le gouvernement guinéen a signé il y a environ un an avec une société londonienne appelée PALUMBO Group LTD qui sous-traite avec une autre qui se nomme Trinity Wealth Management. Cette dernière serait spécialisée dans la gestion des fortunes.
Palumbo Group qui se présente comme une multinationale qui intervient dans la construction des infrastructures de tout genre (énergie, projets environnementaux) devrait réaliser une gamme d’infrastructures scolaires pour le compte du ministère de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle.
Selon nos informations les 230 millions d’euros sont remboursables sur 31 ans à un taux d’intérêt 5% dont une période de grâce de 5 ans. 36% du montant est un don. L’opposition crie au scandale, craignant que tout cet argent ne serve qu’à enrichir des élites guinéennes impliquées dans l’opération ou que l’argent soit détourné à d’autres fins que de construire ces centres de formations.
Tout est cousu du fils blancs
Dénonçant plusieurs zones d’ombre dans cet emprunt, le député Mamadou Bah Baadiko qui a voté contre cette ratification déclare que cette société a été fabriquée pour les besoins de la cause. « Depuis deux ans, elle n’a aucune activité, elle est dormante, elle n’a pas de capitale. Elle a été fabriquée pour cet emprunt », dénonce le parlementaire.
Rien n’est clair, tout est cousu de fils blancs, fustige M. Bah martelant qu’il n’y a aucune transparence dans cet emprunt.
« On contracte des emprunts qui seront consommés à 100%, et on ne verra absolument rien sur le terrain. Il ne restera que la dette à payer. La grande crainte c’est que tout cet argent serve à enrichir des élites guinéennes impliquées dans l’opération ou que l’argent soit détourné à d’autres fins que de construire ces centres de formations. Sans compter qu’on risque d’impliquer notre pays à son insu dans des opérations monstres de blanchiment d’argent sale au niveau international (…) 2400 milliards de francs guinéens, on ne sait pas quel type de centre de formation va-t-on construire. Rien n’est clair, tout est cousu de fils blancs, il n’y a aucune transparence. On est en train d’endetter massivement le pays pour des destinations totalement inconnues. C’est des dettes que nos petits enfants vont devoir rembourser parce que ce sont des organismes privées. Quand ce sont des gouvernements, on peut espérer qu’un jour ils vont nous donner ça cadeau lorsqu’on se rend compte que nous sommes incapables de rembourser. Mais là ce n’est pas ça, ce sont des privés, ils ne renonceront jamais à leurs prêts », prévient Mamadou Bah Bâdikko.
Nous avons vainement tenté de joindre le ministre de l’Enseignement technique, Lansana Komara pour avoir plus de détails sur les clauses de cet emprunt.
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