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Mort, après son transfert de la prison à l’hôpital: voici l’émouvant témoignage de sa femme !

Arrêté le 06 septembre dernier à l’occasion de l’investiture de Cellou Dalein Diallo comme candidat à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020, puis incarcéré à la maison centrale de Coronthie, Roger Bamba est décédé dans la nuit du mercredi, 16 décembre 2020, à l’hôpital CHU Ignace Deen, des suites de maladie.

Roger Bamba, en compagnie du Président de l’UFDG Cellou Dalein Diallo (à droite)

Dans la famille mortuaire, à Dar-Es-Salam dans la commune de Ratoma, c’est la consternation. Parents, amis, proches et collaborateurs, étaient tous mobilisés pour présenter les condoléances à la famille éplorée.
Cristine Mamy, femme de Roger Bamba est inconsolable. Au micro de notre reporter, elle raconte les dernières heures de son époux.
Lisez ci-dessous un extrait de son témoignage…

« Le dernier moment avec Roger, il est sorti ici le matin (06 septembre, ndlr) il m’a dit qu’il partait au travail. Lorsqu’il est arrivé à l’Assemblée nationale il m’a appelé, pour me dire qu’il est arrivé. Mais il me dit  » j’ai reçu des militaires qui m’ont pris sans convocation. Ils m’ont envoyé à la DPJ ». J’ai dit pourquoi ? Il me dit qu’on ne lui a pas dit encore le motif. Après je me suis déplacée pour partir là-bas. Mais il n’y avait pas d’accès. Après deux à trois jours, c’est dans une radio de la place que j’ai appris qu’on lui a transféré à la maison centrale de Coronthie avec quelqu’un qui a intervenu chez les grandes gueules qui venait des États-Unis (Souleymane Condé, ndlr). Et chaque fois que je partais, je n’avais pas accès pour voir mon mari. Et pourtant je ne travaille pas. J’ai fini l’université. J’ai quitté Nzérékoré pour venir ici, je ne connais personne. Celui qui représentait tout pour moi. Je suis là, je vis lorsque les parents envoient quelque chose du village. Si ce n’est pas lui je ne connais personne.

Entre temps, comme j’insistais à chaque fois que je partais, je pleurais, ils m’ont dit sauf que je pars au tribunal qu’il y a un papier là-bas pour que je puisse voir mon mari. 4 mois étaient déjà passés. Je n’avais pas de ces nouvelles. Je ne pouvais pas le voir, on ne peut pas communiquer, je ne savais pas s’il vit ou pas, comment on le traite, est-ce qu’il mange, je ne savais pas. Maintenant je suis parti au TPI de Dixinn, j’ai passé toute une journée là-bas. Lorsque j’ai eu accès pour voir le procureur, il a dit qu’il ne peut pas me délivrer un papier, qu’il n’est pas autorisé. Je me suis couchée à terre, j’ai pleuré, et je lui ai dit voyez-vous l’enfant que
je détiens, il a fait quatre mois, il ne voit pas son père. Vous ne connaissez pas ce que je traverse en ce moment. Et vous savez la conjoncture de la Guinée, tout est dur, et pourtant c’est mon mari qui s’occupait de moi, de tout. Les gens l’ont plaidé, il m’a fait un papier, qui indiquait que je ne pouvais le voir que les mardis et jeudis.

Donc, lendemain je suis partie à la maison centrale, et je lui ai vu. Quand je l’ai vu j’ai demandé qu’est-ce qu’il a fait ? Il me dit ‘’ils m’ont fait comprendre que j’ai échangé des messages sur Messenger avec un jeune, et que c’est le jeune qui a porté plainte contre moi. Raison pour laquelle je suis arrêté », mais que depuis qu’il est venu, il n’a jamais vu le jeune. (…)
Si ce n’est pas les mardis et jeudis même si j’envoie le manger, ils n’acceptent pas de lui donner. Ce sont eux qui leur donnent le manger.

Hier vers 17h un numéro inconnu m’a appelé pour dire ‘’c’est madame Bamba’’ j’ai dit oui ;  » votre mari est malade, on l’a envoyé à Ignace Deen  ». J’ai pris mototaxi pour aller. Quand je suis arrivé, il était gardé. Quand je suis rentrée, je l’ai regardé, j’ai dit Roger, c’est depuis quand tu es tombé malade ? Son ventre était ballonné. Mais mardi je t’ai vu, qu’est-ce qui ne va pas ? Dis-moi qu’est-ce que tu as mangé ? Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ? Il dit ‘’c’est hier seulement, j’ai sentis les maux de cœur, de rein. Ce sont mes reins qui me font mal, et mon ventre me fait très mal ».

Après le docteur est venu me dire que Roger n’a pas de sang. Et moi je suis diplômée sans emploi. Mes parents sont à Nzérékoré. J’ai appelé la femme de Cellou Dalein Diallo pour lui dire que mon mari n’a pas de sang. Elle m’a envoyé un jeune, finalement, nous sommes partis acheter le sang. Si vous voyez son corps on dirait quelqu’un qui utilisait les produits. Tout son corps est devenu jaune, ce n’était plus noir. Son ventre était ballonné. Jusque la nuit, le docteur me dit le sang que j’ai envoyé c’est coagulé, il faut mettre après une heure pour le brancher. Mais il se plaignait trop de douleur. Quelques minutes après il (Roger) m’a regardé, et m’a dit d’aller acheter de la glace. ‘‘Mon corps est très chaud, ma tête me fait mal »…

Les militaires qui le gardaient m’ont dit de leur donner le mangé, j’ai répondu je n’ai rien. Comme ils ont insisté je leur aient donné 20 mille GNF.

Quelque temps après, le docteur me dit de sortir, il va le visiter. Je suis restée dehors, mon mari a crié pour me dire de venir, je suis revenu, à 00h il a rendu l’âme.

Mais je m’en remets à Dieu. Si Dieu est là pour les pauvres, je veux qu’il fasse justice. Il y a eu beaucoup de morts en Guinée sans justice. Je sais que mon mari n’aura pas de justice sur cette terre, mais demain à l’au-delà mon mari aura la justice. C’était lui le seul espoir de la famille celui qui s’occupait de nous. Il a trois enfants derrière lui. Celui seul qui avait la charge de nous, je n’ai personne. Je ne sais pas où aller. Je ne sais qu’est-ce que je vais devenir après sa mort…

Je demande à l’autorité de s’occuper de mes enfants. Je sais que ça ne sera pas facile, quand tu perds ton premier mari. Celui qui faisait tout pour nous. Celui seul qui faisait tout, de Conakry jusqu’au village. Celui seul qui pouvait aider sa famille. Ses frères sont des cultivateurs. Que les autorités s’occupent de nous et nos enfants. Que Dieu fasse justice pour nous ».

Objectif224.com

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