Alors que le chef de Wagner dit avoir pris le contrôle de la ville de Rostov et pourrait menacer la capitale de la Russie, Moscou assure que Vladimir Poutine est toujours au Kremlin.
Face aux rumeurs qui affirment que le président russe a quitté Moscou à cause de la mutinerie menée par le groupe paramilitaire Wagner contre l’état-major russe, Vladimir Poutine est au Kremlin et y travaille, affirme son porte-parole Dmitri Peskov. Pendant qu’un convoi militaire de Wagner continue de progresser vers la capitale, Moscou se barricade. Le maire de la ville a estimé que la situation était “difficile”, et décrété lundi jour chômé pour limiter les déplacements.
Convoi vers Moscou, qui se barricade
Le chef du groupe Wagner, Evguéni Prigojine avait annoncé plus tôt ce samedi avoir pris la ville de Rostov avec plusieurs de ses hommes, et contrôler plusieurs sites militaires d’importance. Arrière-base de Moscou dans la guerre qu’elle mène contre l’Ukraine, Rostov en centralise le commandement.
Ce samedi, un convoi de véhicules de Wagner se dirige vers la capitale. Alors qu’il poursuit son chemin, des combats ont eu lieu à Voronej, et des combattants de Wagner sont entrés dans la région de Lipetsk, à 400 km au sud de Moscou.
En prévision, Moscou se barricade. “Le dispositif antiterroriste a été déployé sur la capitale: tous les rassemblements publics sont interdits (…) ; la sécurité autour des bâtiments importants comme le Parlement russe ou le Kremlin a été renforcée, avec notamment le déploiement de blindés, et les grands axes qui permettent de sortir ou de rentrer de Moscou ont été obstrués par des poids lourds dans le but de procéder à des barrages filtrants et en particulier cette autoroute M4 qui relie Moscou à Rostov”, détaillait samedi après-midi Jean-Didier Revoin, correspondant de BFMTV sur place.
A hundred Kamaz trucks are ready to block the Moscow Ring Road.
— Anton Gerashchenko (@Gerashchenko_en) June 24, 2023
Russians are sharing videos of what is happening on the outskirts of Moscow in social networks. For example, on one of the sections of the highway, there is a roadblock with an APC, about 10 Kamaz trucks and… pic.twitter.com/cXd3HGKNrR
Des tranchées ont aussi été creusées sur une autoroute russe pour freiner l’avancée de la milice Wagner vers Moscou.
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— BFMTV (@BFMTV) June 24, 2023
Des tranchées creusées sur une autoroute pour freiner l'avancée de la milice Wagner vers Moscouhttps://t.co/EAe5rXWsbL pic.twitter.com/SiMiPpuV86
Restrictions de déplacement
Sergueï Sobianine, le maire de Moscou, a aussi appelé les Moscovites à “limiter autant que possible” leurs déplacements dans la ville et prévenu que la circulation pourrait être “bloquée” sur certaines routes et dans certains quartiers.
La région russe de Kalouga, située 180 kilomètres au sud de Moscou, a également introduit des restrictions sur les déplacements face à la progression de la marche sur la capitale russe. Plus tôt, le gouverneur de la région de Lipetsk avait appelé la population à rester chez elle, peu de temps avant l’entrée des combattants de Wagner.
De son côté, la Lettonie a annoncé renforcer la sécurité à ses frontières et ne plus laisser entrer les Russes sur son territoire.
Poutine déstabilisé
Prigojine a lancé ce samedi une rébellion armée en Russie contre le commandement militaire et se dit “prêt à mourir” pour libérer le peuple russe. De son côté, Vladimir Poutine dénonce une “trahison” et “un coup de poignard dans le dos”.
Au bout de 16 mois de combats en Ukraine qui ont affaibli son régime, Vladimir Poutine a affirmé ce samedi matin dans son allocution craindre “une guerre civile”.
Le Kremlin dit avoir le soutien de président turque Recep Tayyip Erdogan, et le président tchétchène Ramzan Kadyrov, allié de Vladimir Poutine, annonce envoyer ses troupes dans les “zones de tension” en Russie en soutien à Moscou.
Mais la guerre civile n’est pas la seule des options. “Ce qui est en jeu derrière la lutte entre Wagner et le ministère de la Défense russe, c’est le contrôle de Wagner”, résume le général Olivier Kempf, consultant Défense de BFMTV. Or, “il peut y avoir une sortie par la violence, un déchaînement de violence, ou une sortie négociée”, estime-t-il, à travers une “transaction entre gens qui sont tous finalement assez corrompus et prêts à trouver des accords mafieux”.
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