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Yenga : Faut-il craindre l’escalade entre Conakry et Freetown ?

Alpha Condé et Julius Maada Bio

CONAKRY-Entre la Guinée et la Sierra Leone, un différend frontalier ‘’majeur’’ refait surface ! Exaspéré par les “incursions répétées” de l’armée guinéenne dans la zone frontalière de YENGA qu’il revendique, le président léonais Julius Maada Bio, a interpelé la CEDEAO, samedi 23 janvier 2021, lors de la 58ème session ordinaire virtuelle de l’autorité des chefs d’État et de gouvernement de l’organisation. C’est un conflit latent entre Conakry et Freetown qu’il vient de réveiller.

La zone de Yenga, objet de litige et de convoitise, est le principal point d’achoppement entre ces deux pays frontaliers. Réputée instable, elle est aussi appelée Zone du bec du perroquet. Cette Bande riche en diamant se situe entre la partie méridionale de la Guinée (Nongoa), la partie orientale de la Sierra-Leone (Kailahum) et Foya (Libéria). La petite bourgade de Yenge a longtemps été occupée par les forces rebelles du RUF de Fodé Sankon à l’époque de la guerre civile.

Selon une source contactée par Africaguinee.com, la Guinée a été d’un apport considérable dans la mise en déroute des forces rebelles du RUF. En effet, aux dires de notre interlocuteur, la Guinée a défait le RUF puis a occupé le côté Sierra Leone de la frontière y compris Yenga. Le pays dirigé par le Général Lansana Conté à l’époque des faits est parvenu, à mettre en déroute le RUF et son chef et a d’ailleurs contribué à accélérer le processus de désarmement en Sierra Leone.

A la fin de la guerre, au milieu des années 2000, le président Tejan Kabbah de la Sierra-Leone a négocié le retrait de la plupart des troupes guinéennes dans la zone. Mais selon notre interlocuteur, des militaires guinéens, engagés dans la ‘’lucrative exploitation’’ des mines de diamants, ont refusé d’obtempérer. Des mois après que les hostilités aient officiellement pris fin, un accord avait même été signé par le ministre de l’Intérieur de la Sierra Leone, de l’époque et son homologue guinéen, confirmant les frontières établies à l’époque coloniale.

Dans ses propos, notre source nous a indiqué que l’accord signé entre ces ministres n’était pas final et prévoyait la mise sur pied d’une commission qui doit élaborer une résolution qui restaure Yenga à la Sierra Leone tout en assurant la sécurité des frontières de la Guinée. “Un objectif légitime de toute évidence”, dit notre interlocuteur.

Selon lui, la Guinée n’a pas pénétré dans Yenga comme une force hostile. Elle est intervenue comme un ami poursuivant un ennemi commun, une force rebelle d’une cruauté sans égale. La Guinée a en fait été un très bon voisin pour la Sierra Leone, volant au secours de son armée ‘’défaillante’’ de nombreuses fois et accueillant des dizaines de milliers de réfugiés qui fuyaient les destructions des rebelles.

Dans un document dont nous détenons copie, le 8 avril 2013, la Guinée a achevé le retrait de ses forces de la ville de Yenga, située dans le district de Kailahun (dans l’est de la Sierra Leone), conformément à un accord signé entre les deux pays le 27 juillet 2012 concernant la démilitarisation de cette ville qui fait l’objet d’un litige.

Avant que Julius Maada Bio ne pose le problème ce samedi au niveau de la conférence des présidents, déjà le Mardi 19 janvier 21, lors de la réunion du Conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO en prélude au 58ème sommet des chefs d’Etat, la délégation Léonaise a évoqué cette épineuse question.

 ” C’est la troisième année consécutive que la délégation de la Sierra Léone pose ce problème au conseil de médiation”, a confié à Africaguinee.com une source proche du Conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO.

Notre informateur a précisé qu’il a été demandé à la délégation Léonaise de privilégier les “relations bilatérales” pour résoudre le différend frontalier ou du moins saisir l’UFM (Union du fleuve Mano).

Pour le moment, le Gouvernement garde le silence sur ce conflit. Plusieurs responsables gouvernementaux contactés par Africaguinee.com n’ont pas daigné répondre. Une source militaire qui s’est confiée à Africaguinee.com, a été très directe, martelant que la zone appartiendrait à la Guinée.

“On ne peut pas laisser une portion de terre appartenant à la Guinée à un autre pays. On va la défendre avec fermeté et rigueur. Pour le reste les politiques peuvent discuter et trouver une solution politique”, a tranché notre source.

Ces derniers mois, les relations entre la Guinée et la Sierra Léone se sont détériorées à cause de la dicision unalitérale d’Alpha Condé de fermer les frontières. Cette mesure est venue s’ajouter au conflit fontalier latent. Faut-il craindre une escalade ?  

Lors d’une réunion de haut niveau tenue du 13 au 14 janvier 2021, le Secrétariat de l’Union du fleuve Mano (UFM) et le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) ont adopté des résolutions dont l’évaluation de la stratégie transfrontalière de l’UFM et élaborer un manuel de formation sur la gestion des frontières.

Africaguinee.com

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