Situé à moins de 10 kilomètres de Conakry, l’île de Kassa, une des trois principales îles de l’archipel de Loos, est en manque de tout. Pas d’électricité, pas d’eau de la SEG, pas d’infrastructures routières, vétusté des infrastructures scolaires. Depuis qu’elle a été érigée en sous-préfecture en mai 2014, cette localité n’a pas encore reçu les investissements nécessaires pour avoir une vie digne de sa proximité avec Conakry.
En plus de tous ces problèmes, Kassa a besoin de plus de soutien pour améliorer le niveau de son éducation. Pour le sous-préfet de Kassa, plusieurs personnes abandonnent l’école à cause du manque d’infrastructures mais aussi de soutien.
“Kassa est à 7 kilomètres de Conakry, mais Kassa vit une vie rurale rude. Nous n’avons pas d’école, plus de 20 générations des citoyens de Kassa ont abandonné l’école par manque d’infrastructures. Je vous illustre cela. Les écoles primaires de Rome et de l’île de Fotoba n’ont pas de collège. Au moins 70% des admis pour le collège n’ont pas de tuteurs à Kassa et ça les pousse à abandonner leur cycle scolaire. Ceux qui ont la chance d’être admis au brevet, c’est la même proportion qui ne parvient pas à aller au lycée parce qu’ils n’ont pas de tuteurs à Kaloum. Cela est inadmissible. À Kassa, aucun enseignant, ni aucun élève n’a accès à l’informatique, aucun d’eux ne sait allumer un ordinateur, quand j’y pense, ça me donne de l’insomnie. Ça doit être l’action de tout le monde. Il y a un secteur qu’on appelle rogbané, dans lequel vous avez six groupes pédagogiques, de la première année à la sixième année, pour seulement deux salles de classe, la direction de l’école est sous les arbres. Avec ça, on va leur exiger quel résultat ? Il y a un gros déficit d’enseignants, et ça fait que les enseignants qui sont mutés ici ne viennent pas. L’année passée, j’ai été obligé de prendre trois enseignants comme contractuels que j’ai payés moi-même, cette année, J’en prends cinq. Donc c’est une problématique”, a expliqué Cheik Tidiane Traoré, sous-préfet de Kassa.
Depuis l’arrivée de Cheik Traoré à la tête de cette jeune sous-préfecture, le problème lié à l’accès de l’eau est en phase de trouver solution. Mais le nez gordien du problème se situe au niveau de l’accès à l’électricité. Pour une fourniture partielle du courant, les insulaires paient près de dix fois plus que ce que paient les habitants de Kaloum, le courant étant fourni par des particuliers.
“On ne peut pas tout faire à la fois. Aujourd’hui le problème d’eau est en phase d’être résolu. Quand je venais ici il y a 6 mois, toutes les querelles entre les femmes étaient liées au problème d’eau. Aujourd’hui il y a 16 forages qui ont été offerts par des généreux donateurs qui ont demandé de garder l’anonymat. Il n’y a pas d’électricité, le citoyen de Kassa paie de 19 heures à 1 heure du matin, 5000 francs en prépayé pour qu’il laisse son ampoule allumée. Dans une famille qui a 5 ampoules, ça fait 25 000 francs guinéens, ça veut dire que l’insulaire paie 750 000 francs de facture d’électricité pour une fourniture partielle, celui qui est à 7 kilomètres, a plus de bénéfices que lui, mais pas plus de devoirs”, a dit le sous-préfet.
Malgré que Kassa soit une zone très prisée par les expatriés, les insulaires eux, mènent une vie très difficile. La quasi-totalité des activités dépend de Conakry et tout se transporte par bateau.