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Corruption dans Simandou – Epilogue aux Etats Unis pour Rio Tinto?

C’est l’histoire du trompeur trompé. En 2011 l’ancien président Alpha Condé – fraichement élu – avait chargé son « ami » François de Combret de négocier le maintien de la concession Simandou qui restait après que l’ancien régime de Lansana avait – conformément au code minier – repris la moitié du gisement accordé à Rio Tinto, le géant minier australien qui n’avait « rien fait » sur le terrain.

François de Combret approchera Rio Tinto et négociera les fameux 700 millions de dollars pour la Guinée – mais sans dire à son « ami » – se servira au passage de 10 millions de dollars qu’il placera dans un paradis fiscal sous une société écran.

L’affaire fut révélée au grand jour lors de la dispute juridique entre Rio Tinto – Vale et BSRG du franco israélien Benny Steinmetz ce qui entrainera une enquête du gendarme boursier américain – la Security and Exchange Commission (SEC) qui interdit aux entreprises listée sur la bourse de New York toute corruption – même à l’étranger – sous peine de sanctions.

La Securities and Exchange Commission a refusé l’explication de Rio qui présentait François de Combret  comme un simple « consultant politique » et qu’elle ignorait qu’il aurait tenté  de soudoyer un responsable du gouvernement guinéen. De plus, toujours selon la SEC, Rio Tinto n’aurait pas correctement enregistré dans ses livres comptables les paiements faits aux Français, ce qui rend encore plus louche la transaction.

Pour étouffer l’affaire une fois pour toute Rio Tinto a accepté une  amende de 15 millions de dollars US à la SEC « sans admettre ni nier les violations », selon la SEC qui a déclaré dans un communiqué officiel que la conduite était en violation de la loi  américaine sur les pratiques de corruption à l’étranger.

Ces allégations ont eu lieu sous deux dirigeants – Alan Davies et Debra Valentine – licenciés en 2016 par Rio sous le directeur général de l’époque, Jean-Sébastien Jacques, lorsque Rio a signalé des questions sur un consultant à la SEC et à d’autres organismes de surveillance boursière.

Le banquier, François de Combret aurait selon la SEC, offert plus de 800 000 dollars à un responsable du gouvernement guinéen pour tenter de conserver les droits miniers. Rio Tinto, qui a pu les garder, a payé au consultant 10,5 millions de dollars pour les travaux.

Ces allégations de corruption ont également fait l’objet d’une enquête par l’Australian Securities and Investment Commission, qui n’a pas pris de mesures, et le UK Serious Fraud Office, qui n’a pas rendu compte de ses conclusions.

Curieusement ces mêmes allégations de corruption ont valu à BSGR de perdre sa concession minière sur les blocs 1 et 2 de la zone nord de Simandou

Pendant ce temps en Guinée, la CRIEF – cet organisme chargé de lutter contre la grande corruption en Guinée sous le régime précédent – ne semble pas s’intéresser à ces dossiers alors que la Guinée est en droit d’infliger des amendes aux sociétés qui sont reconnues coupables de corruption et pas seulement ceux qui ont reçu l’argent de la corruption. Selon certains experts les 10 millions versés à Francois de Combret devraient revenir à la Guinée qui a maintenant de bons arguments juridiques pour aller les chercher ou qu’elles se trouvent.

Rio – sous la nouvelle direction de Jakob Stausholm de nationalité danoise a décidé de jouer dans la transparence pour éviter de se faire prendre dans les scandales à répétition dont Rio est couvert ces dernières décennies. Jakob a fait le déplacement en Guinée et rencontrer personnellement le président de la Transition – le colonel Mamadi Doumbouya –  pour relancer le projet Simandou qui avait été gelé pour Rio par l’ancien président Alpha Condé. Et pourtant aucun guinéen ne sait le contenu exact des négociations entre Rio, le gouvernement de la Transition et le consortium chinois chargé de construire et d’exploiter le gisement de fer le plus convoité au monde.

Avec Guineenews

Sur le même sujet: Projet Simandou : création de la coentreprise entre la Guinée et les deux géants miniers, Rio Tinto-Simfer et Wining Consortium

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