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Niger: ni guerre, ni paix!

Le palais présidentiel, au centre des enjeux (ph. d’archives)

Les putschistes déroulent leur programme par diverses actions dont la mise en place d’un gouvernement en majorité kaki.

Au sein de cette équipe, le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine aurait pu facilement constituer l’intrus, avec son visage d’ange, s’il n’avait, lui-même accepté de troquer son costume stricte d’économiste et de représentant de la Banque africaine de développement, au Tchad, en Côte d’Ivoire et au Gabon, contre celui de patron du gouvernement. Ironie du sort, c’est un putsch militaire qui le ramène aux affaires politiques alors que ce fut également une prise de pouvoir par les armes, notamment le coup de force du 18 février 2010, contre feu le président Mamadou Tandja, qui avait mis fin à ses fonctions de ministre des Finances et l’avait jeté dans les griffes des militaires qui l’ont longtemps maintenu, plus que d’autres ministres, en résidence surveillée. Etrange destin pour le chef du gouvernement mis en place par les putschistes! Rabaissé par des putschistes, il est relevé par d’autres putschistes qui essaient de ratisser large dans les rangs des «ennemis» politiques jurés du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme, le PNDS-Tarayya du président Mohamed Bazoum.

Pendant ce temps, Mohamed Bazoum, celui que ses partisans et la communauté internationale qualifient d’«otage», car séquestré dans son palais par la Garde présidentielle depuis le 26 juillet, soit maintenant plus de 15 jours de détention, et qui a refusé de démissionner à la suite du putsch, vit une vie de cauchemar avec sa famille. Il n’a pu voir son médecin personnel que ce samedi. Loin du palais présidentiel devenu une prison pour son locataire démocratiquement élu par le peuple, des manifestants, soucieux d’un retour à l’ordre constitutionnel, ont vite été dispersés, certains interpellés. Et la force en attente de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) est toujours…en attente pour plusieurs facteurs, dont le plus pertinent reste la priorité faite au dialogue entre Nigériens pour régler un problème nigérien. Ainsi va le Niger d’aujourd’hui, le Niger au centre d’une guerre sans merci sur les réseaux sociaux où pro-putschistes et partisans de la démocratie ne prennent pas de gant pour se «rentrer dedans»! Pas de place pour le fleuret moucheté!

Faut-il, alors, épouser l’optimisme ou désespérer des mille et une initiatives de médiation qui naissent les unes après les autres et dont les résultats donnent l’impression d’une mort programmée de la démocratie pour certains et une avancée, certes timides mais utiles, de résolution de crise pour d’autres? Faut-il rester sans réaction alors que le Niger demeure sous la menace des attaques terroristes? Faut-il encourager, comme une partie non négligeable, la force dont la CEDEAO continue de menacer les putschistes qui, eux, peuvent également compter sur certains de leurs voisins proches ou lointains, en l’occurrence le Burkina Faso, le Mali et la Guinée, pour ne citer que ces trois pays? Faut-il se ranger du côté des pays et organisations qui, tout en condamnant le coup d’Etat du général Abderahamane Tiani, écartent d’office l’intervention militaire? Faut-il donner un blanc-seing au partisans des putschistes qui viennent d’ailleurs de lancer le recrutement des Volontaires pour la défense du Niger? Question dans les questions: où se trouve finalement l’intérêt du Niger quand certains défendent le retour à l’ordre constitutionnel et d’autres le maintien des putschistes?

Le Niger saura reconnaître les siens!

Par Wakat Séra

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