En marge de la manifestation des Forces vives de Guinée, les 4 et 5 septembre 2023, 5 jeunes ont été tués par balles. L’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg), par la voix de son vice-président, Kalemodou Yansané, condamne ces tueries et réclame justice pour les victimes.
La manifestation des Forces vives de Guinée a été réprimée par les forces de défense et de sécurité. Celà a causé au moins 5 morts sur l’axe Kagbelen – Hamdallaye. Le parti de l’ancien Premier ministre, Cellou Dalein Diallo, s’indigne et réclame des enquêtes judiciaires afin que les auteurs soient punis.
«Nous condamnons fermement les tueries de septembre 2023 sur l’axe de la liberté. Nous attendons maintenant la justice. Il y a eu beaucoup de discours disant que nous allons traquer les auteurs. Alors je souhaiterais vivement que les auteurs soient traqués et punis à la hauteur de leur forfaiture. On aurait peut-être annulé l’assemblée générale d’aujourd’hui parce que le pays est en deuil. Ce n’est pas seulement l’UFDG qui est en deuil ni les forces vives, c’est toute la Guinée qui est en deuil. Nous avons perdu cinq (5) jeunes tous moins de 20 ans. Ils n’ont pas eu droit à la compassion, je suis sûr qu’ils n’auront pas droit à la justice aussi comme les 25 autres qui sont décédés avant le 5 septembre dernier. Malheureusement nous totalisons 30 victimes assassinées depuis la prise du pouvoir du CNRD», a laissé entendre, Kalemodou Yansané.
Pour cet ancien ancien député à l’Assemblée nationale guinéenne, c’est bien de construire des points, d’inaugurer des routes. Mais, estime-t-il, « ces travaux ne valent pas plus qu’une vie humaine».
Il rappelle que le rôle de l’État est de protéger les citoyens et leurs biens. La justice quant à elle, c’est d’assurer l’État de droit.
« Nous avons perdu 30 citoyens à l’exception de la première victime pour laquelle le ministre de la justice avait réagi et ils ont trouvé le coupable. Les autres jusqu’à l’heure où je vous parle, nous n’avons pas connaissance d’une justice où en tout cas de la présentation d’un coupable. La manifestation est un droit, tout comme la vie est un droit, mais tuer une personne est un crime. L’État doit pouvoir trouver, arrêter, juger et condamner les coupables. Si l’État ne joue pas ce rôle, il est défaillant. Si les citoyens n’ont pas droit à la justice, ils sont amenés à se rendre justice. Et le cycle infernal de la vengeance va commencer, ça déstabilise un pays », a-t-il prévenu.
Par ailleurs, l’honorable Kalemodou Yansané a fustigé les agents des services de sécurité, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes sur le cortège funèbre d’une des victimes de la manifestation du 5 septembre hier vendredi à la T8.
«Les démons du passé qui ont refait surface, c’est inhumain de gazer un corps, un cortège funèbre je le dis en tant que musulmans. Rien ne justifie d’arroger des personnes qui accompagnent leurs morts au cimetière. Le plus grave dans cette affaire, à part que la justice n’est pas rendue, c’est une malheureuse coïncidence, ces crimes, ces forces s’abattent dans le même secteur, sur le même axe et malheureusement cela touche toujours une certaines catégories de citoyens guinéens. Les Guinéens ne sont pas cons et ça ne peut pas continuer comme ça ».
Avec Guinee360