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Un militaire en détention à Siguiri se confie : « je suis de plus en plus inquiet de mon sort »

C’est un appel de détresse que lance notre interlocuteur. En détention depuis près de trois ans, il dit être inquiet de son sort. A l’en croire, lui et ses codétenus seraient souvent « victimes de torture » dans leur cellule. En tout cas c’est ce qui ressort d’un échange téléphonique que notre rédaction a eu avec lui ce mercredi, 08 décembre 2021.

L’interlocuteur s’appelle Soumy Yekanoua. Selon lui, il est lieutenant de grade et servait au camp Alpha Yaya Diallo de Conakry. Il a été arrêté le 20 mars 2020, soit à deux jours des dernières législatives en Guinée, couplées au très controversé référendum. Il est accusé de participation à une tentative de renversement du régime d’alors.

Après avoir été détenu dans différentes prisons à Conakry pendant plusieurs semaines, il a été transféré au camp militaire de Sorokoni, dans Kankan, principale ville de la Haute Guinée. De là, Il a été débarqué à la maison d’arrêt de Siguiri. C’est depuis sa cellule qu’il a contacté un de nos reporters pour se confier.

« Je suis plongé dans un grand souci. L’inquiétude est grandissante le fait que je constate un silence total des autorités sur notre dossier. Toujours pas de procès, ni de libération. Je suis de plus en plus inquiet. On est en train d’être oublié. Vraiment on souffre ici. Il y a eu certains de nos amis qui sont morts en détention. On est quasiment enfermé 24h sur 24. Ici c’est l’enfer mon frère », a-t-il dit au téléphone avec un de nos reporters.

Avec le CNRD au pouvoir, le lieutenant
Soumy Yekanoua espérait recouvrer très vite sa liberté. Mais cet espoir disparaît peu à peu. En cause, le refus de ce même CNRD de recevoir les épouses des militaires en détention quand elles avaient tenté de rencontrer son numéro un.

« Lors des concertations entre le CNRD et les composantes de la nation, nos épouses étaient allées au palais pour tenter de rencontrer le colonel Mamadi Doumbouya. Mais elles n’avaient pas eu accès. Les agents qui étaient chargés d’assurer la sécurité du lieu, les avait refoulées. Finalement elles étaient reparties sans rencontre le colonel Mamadi Doumbouya », rappelle notre Interlocuteur par téléphone.

Pour finir, il prie le président de la transition de: « penser à tous les militaires arrêtés dans le cadre de ce faux coup d’Etat contre Alpha Condé. C’était un coup monté de toutes pièces pour nous neutraliser et nous faire vivre ce qu’on vit depuis plus de de deux ans. On est des pères de familles. Qu’il nous aide à recouvrer notre liberté ».

Oury Maci Bah pour Voxmeteore.info

628533966/ourynombobah@gmail.com

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