La nouvelle a été tellement foudroyante que je n’ai pu coucher ces lignes qu’aujourd’hui, 26 Décembre. Sosthène Loua, camarade de promotion sur les bancs de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry a été assassiné dans la nuit du jeudi 24 au vendredi 25 décembre dans son domicile à Coyah.
Inimaginable qu’un homme de la trempe de Sosthène puisse partir de la sorte. Il n’aimait pas la violence. Il était sage et pondéré. Il était très pieux et aimait la religion du Christ. Des bancs de la Faculté des Lettres à la vie active, notamment au Ministère des Sports, de la Culture et du Patrimoine Historique, en passant par l’imprimerie de l’Archevêché de Conakry, Sosthène est resté toujours le même.
Quand on se retrouvait au hasard dans un coin de Kaloum, il était même difficile de sortir un mot de sa bouche. Toujours le sourire au coin, il me disait « Bazooka tu n’as pas changé, tu es toujours provocateur ». Je lui répondu : « toi aussi, tu es resté le saint, le sage, il faut changer un peu ». On se taquinait, il me demandait des nouvelles des amis de la promotion. Difficile pour moi aujourd’hui d’admettre qu’il soit victime des bandits. Il n’avait que la Bible. Il n’était pas riche. Il n’avait que la parole de Dieu. Il n’était pas riche. Il n’avait que la joie dans le regard. Il ne pouvait pas écraser même une mouche.
Apprendre que Sosthène a été froidement abattu par des hommes armés et qui ont après emporté plusieurs objets de valeur, est la chose la plus cruelle. Ils ont tout pris, devant sa femme et ses enfants et n’ont pas hésité à le tuer. L’homme continue à être un loup pour l’homme dans ce pays. Mais tôt ou tard, ceux qui ont commis cette forfaiture répondront devant Dieu.
Mardi 29 décembre à 08h30, il y aura du monde pour ta messe d’enterrement à la Cathédrale Sainte-Marie à Kaloum, cher ami Sosthène. Mgr Vincent Koulibaly qui t’affectionnait tant va prier sur ton corps avant l’enterrement prévu le même jour à Coyah.Dors en paix, cher ami Sosthène Loua.
Azoca Bah
