Des dignitaires du régime nigérien déchu, dirigé par l’ancien ministre d’Etat et ex-rebelle Rhissa Ag Boula, ont annoncé la création du Conseil de Résistance pour la République (CRR), dans une déclaration publiée le mardi 8 août 2023.
La situation au Niger se complique davantage depuis le coup d’Etat militaire du Conseil national de la sauvegarde de la patrie (CNSP) le 26 juillet 2023. En plus des sanctions contre les militaires, la probable intervention militaire agitée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour rétablir le président Mohamed Bazoum et la démocratie, les putschistes, eux, ont riposté, entre autres, en nommant un Premier ministre et en refusant de recevoir la délégation de l’Organisation sous régionale, l’Union africaine (UA) et celle des Nations unies.
Et comme pour ne rien arranger, l’on assiste à la création d’un mouvement qui veut résister contre les membres du CNSP diriger la par le général Abdourahmane Tchiani. En effet, dans un communiqué rendu publique hier mardi, des dignitaires du régime déchu annoncent la création d’un Conseil de Résistance pour la République (CRR).
Parmi les dirigeants de ce mouvement qui entend contribuer « au rétablissement de l’ordre constitutionnel et la plénitude de la Présidence de Mohamed Bazoum dans ses fonctions », il y a le ministre d’Etat Rhissa Ag Boula, figure historique de l’ancienne rébellion touarègue des années 80-90, note le site ActuNiger qui précise que pour l’heure, le mouvement se veut politique mais prévient qu’il « se donnera tous les moyens nécessaires pour éliminer cette pratique perfide de remise en cause des choix des peuples par des militaires véreux et irresponsables », en référence à la destitution du régime de Bazoum par une junte militaire (CNSP).
A tort ou à raison, l’initiative a vite fait de raviver certaines pages sombres de l’histoire du Niger et a donc suscité des commentaires acerbes sur les réseaux sociaux où pour le moment, s’active le mouvement.
Dans la vidéo revendiquée par le CRR, le porte-parole du mouvement, Ousmane Abdoul Moumouni, a affirmé que leur regroupement a été mis en place pour « contribuer » au rétablissement de l’ordre constitutionnel et la plénitude du président déchu.
Actuellement en exil en Europe, l’ancien syndicaliste et activiste avant de devenir conseiller de l’ancien chef de l’Etat a justifié cette initiative par « la situation qui prévaut actuellement au Niger », appelant à la mobilisation des Nigériens pour faire barrage à ce coup de force militaire jugée de trop par des observateurs de l’actualité politique et sécuritaire, vu que le pays fait face aux attaques terroristes.
Personnage très influent, Rhissa Ag Boula a été un « chef historique des rébellions touareg de 1991 et 2007 et un ancien compagnon de l’emblématique rebelle algérien Mano Dayak, ancien ministre de Tourisme sous la présidence de Mamadou Tandja contre qui il va se retourner », selon des sources.
Rhissa Ag Boula avait « rangé les armes, en 2011 », à l’élection de Mahamadou Issoufou, dont il deviendra l’un des plus proches conseillers sur les questions sécuritaires. Sous le régime de Mohamed Bazoum, il était ministre d’État à la présidence et numéro trois dans la hiérarchie gouvernementale.
Par Wakat Séra
