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ILES DE LOOS : le pénitencier de Fotoba, un site historique en restauration

C’est en 1905 que le pénitencier de Fotoba a été créé, au titre non pas seulement de la Guinée, mais de l’ensemble de l’Afrique occidentale française (AOF). Il avait été imaginé pour servir de complément à la prison centrale de Conakry, ouverte, elle, en 1880. Il est bâti sur un terrain 9 500 m2, avec une clôture de 3,5 m de hauteur et de 40 cm d’épaisseur. Il comprend en outre 41 cellules d’isolement, une cuisine, un lavoir, un puits et un sanatorium ayant servi à interner des détenus souffrant de troubles mentaux. Laissé à l’abandon depuis des années, il est littéralement tombé en ruine. Une descente aux enfers que le Gouvernorat de la ville de Conakry avec ses partenaires, s’efforce de stopper via un projet salutaire de restauration du site.

Un travail de restauration qui n’était cependant pas si évident. D’autant que les villageois, profitant de l’oubli dont faisait l’objet le site, avaient transporté l’essentiel des pierres taillées qui avaient servi à la construction du pénitencier. « Il fallait rechercher ces pierres taillées. Il fallait également avoir une idée très précise de la façon dont les éléments étaient agencés.  Pour cela, il fallait d’abord se rapprocher des villageois pour qu’ils nous racontent un peu l’historique du pénitencier », note à propos Célestin Fallé, ingénieur en charge de la restauration. Célestin qui, au sujet des dimensions des cellules, souligne : « il y a les cellules de 2mx3, qui étaient des cellules individuelles. Nous avons également des cellules de 4mx3 ainsi que celles de 5mx5 ».

Des règles strictes

A en croire Daniel Charles, se présentant comme petit-fils du chef de canton de l’île de Kassa, dans un premier temps, les habitants de l’île n’avaient aucune idée de ce à quoi servait le pénitencier. C’est au gré des évasions des détenus dont certains venaient leur raconter leur calvaire qu’ils auraient fini par comprendre ce qui s’y passait. Daniel Charles note par ailleurs qu’à certains détenus, il était dévolu les travaux champêtres, alors qu’à d’autres, il était confié la mission de ravitailler le pénitencier en eau, à partir du puits. Les règles de l’administration de la prison étaient d’une rigueur telle que les plus récalcitrants des détenus, pouvaient, à en croire notre témoin, passer une journée entière exposés sous le soleil ardent, pieds et poings liés.

Pour revenir aux évasions, l’on nous rapporte que les sanctions qu’elles pouvaient occasionner étaient élargies aux familles au sein desquelles les évadés venaient trouver refuge. Il en était de même pour le piroguier dont l’embarcation avait facilité la fuite ou du surveillant dont la négligence avait permis celle-ci.

Le Ouali de Gomba

Au nombre de détenus célèbres ayant séjourné dans le pénitencier de Fotoba, il y a surtout Thierno Aliou, plus connu sous le nom de ‘’Waliou de Gomba’’ ou ‘’Ouali de Gomba’’. Érudit et maître coranique très populaire, Thierno Aliou à qui la légende prête des pouvoirs mystiques, fut tout d’abord un collaborateur du colon français. Mais il finit par se brouiller avec les occupants et c’est ainsi qu’il s’est retrouvé dans l’enceinte du pénitencier de Fotoba où il rendit l’âme en 1912, avant même l’exécution de la peine de mort à laquelle il était condamné.

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Objectif : tourisme et histoire

Porté par le gouverneur de la ville de Conakry, le général Mathurin Bangoura, le travail de restauration du pénitencier vise deux objectifs. Un tout premier d’ordre touristique. Le gouverneur étant convaincu que le « potentiel de la Guinée en la matière est 10 fois supérieur à celui du Sénégal », a voulu par conséquent placer son intervention sur l’axe de la valorisation de ce potentiel.  L’autre objectif se rapporte à l’histoire. « Quand je prends le pénitencier de Fotoba, vous avez le Ouali de Gomba, sa cellule et sa tombe qui sont à côté. C’est une histoire que des Guinéens ne connaissent pas. Quand on évoque aujourd’hui ce Ouali, il y en a même parmi ces petits-fils qui sont restés à Kindia, qui ne savent pas que c’est là qu’il a été enterré », explique à propos le général Mathurin.

La maquette du pénitencier, une fois restauré

Bref, du point de vue du gouverneur, le travail de restauration du pénitencier et plus globalement toutes les actions allant notamment dans le sens de la construction ou de la réhabilitation d’un certain nombre d’infrastructures dans les îles de Loos sont destinés à valoriser ces dernières, en leur redonnant vie.

Ledjely.com/ Balla Yombouno

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